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Le pouvoir du vêtement

Vous l’avez déjà perçu ce petit sourire en coin quand vous dites que vous êtes passionné.ée de mode ?

Ce léger haussement de sourcils qui veut dire « elle est mignonne / il est mignon » comme si la mode était tellement superficielle, tellement futile… « La mode ? Ah oui, tu dévalises Zara le samedi ??? » En fait non, Patrick. La mode, c’est pas Zara. C’est tellement plus que ça. La mode, avant tout, c’est le rêve. Une image dans la tête d’un/e designer. Il.elle voit la forme, perçoit le toucher du tissu, imagine sa couleur, son tombé, son mouvement. Il.elle le dessine, pour que les yeux des autres puissent voir, eux aussi.

La mode, avant tout, c’est le vêtement. Le vêtement, c’est le tissu. Les personnes qui récoltent le coton, celles qui le tissent, le teignent, le découpent, puis le cousent.

En France, en Italie, au Bangladesh et au Maroc, des millions de petites mains s’activent sur leurs machines à coudre pour que le rêve prenne enfin vie.

Et le rêve, ça ne peut pas coûter 12.99 €, Patrick. La mode, c’est avant tout, l’histoire. C’est le passé, le futur et le présent. Un trench oversized chiné à Copenhague, une veste Escada dénichée par Jeannette et les chemisiers en soie de ma grand-mère.

Ces vêtements, ce sont des grigris, des amulettes porte-bonheur chargées de bonnes ondes, comme des cristaux un soir de pleine lune.



La mode, avant tout, c’est le corps. LeS corps, devrais-je dire. Nos corps, ceux des autres, ceux dans les magazines, ceux que l’on voit dans nos miroirs.

La mode vient accompagner ce corps, elle le magnifie, le protège, le révèle, au rythme de nos envies.


Et puis, la mode, c’est le pouvoir. « Je me sentais hyper confiante, je me tenais bien droite, je me sentais à ma place. Je parlais calmement et elles m’écoutaient. Tu vois ce que je veux dire ? »

Ce sont les mots de ma copine Sara, qui m’explique ce qu’elle a ressenti la première fois qu’elle a porté son blazer au bureau.

Sara adore son travail mais parfois, elle a du mal à s’affirmer, à se sentir légitime. Sauf depuis que l’on a acheté ce blazer ensemble dans une fripe de Barcelone. Depuis ce jour, quand elle a un rendez-vous important, elle pose sur ses épaules ce blazer bleu marine. Et, à ce moment précis, le monde appartient à Sara. Tu vois, Patrick. C’est ça, la mode.


Écrit par Anne-Sophie Buffe, passionnée de mode, elle décrypte les tendances et les défilés, partage l'histoire et l'actualité des maisons de couture sur son compte instagram @henriettemoodboard
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